dimanche 11 novembre 2012

La résurrection nous travaille

Lire I Thessaloniciens 4, 13-18

Nous chrétiens croyons à la résurrection du Christ. Pourtant, nous la considérons souvent comme un événement qui ne concerne que Jésus, et notre compréhension en est alors bien limitée. Certes, nous nous réjouissons de sa victoire sur la mort et nous célébrons sa glorification auprès du Père. Mais nous ne comprenons pas que la résurrection du Christ n’est que la première étape d’une aventure cosmique dans laquelle chacun de nous est impliqué.

En effet, c’est l’univers entier qui est appelé à être transformé dans la puissance de l’Esprit. Toute la création aspire à cette transformation. Les hommes et les femmes sont à la fine pointe de cette aspiration, travaillés par le désir d’une vie en abondance, d’une vie éternelle.

Lorsque Jésus est ressuscité, l’univers entier a été saisi comme par un frisson de renouvellement. L’Esprit de Dieu, travaillant en Jésus, le réveillant d’entre les morts, commence déjà à partir de ce moment à travailler nos pauvres corps et à nous préparer pour la gloire qui nous est promise.

Cela, les premiers chrétiens l’ont compris dans la fibre de leur être. Et ils attendaient impatiemment l’accomplissement de cette transformation qui s’achèverait avec l’avènement du Christ dans la gloire. Paul l’attendait avec toute la communauté.

Mais voilà que cet accomplissement tarde à se réaliser. L’Esprit semble prendre son temps. Et certains chrétiens meurent avant de voir l’acte final de ce processus de transformation. Sont-ils perdus à jamais?

Voilà la question que Paul tente d’élucider dans ce texte aux Thessaloniciens. Et sa réponse est claire, sans ambages : on n’a pas à s’inquiéter de ceux qui sont déjà morts dans le Christ, puisque la puissance de l’Esprit les rejoindra au-delà de la mort pour les faire participer eux aussi à la gloire du Christ. Ils ressusciteront lors de l’avènement du Christ pour être, comme nous, avec lui dans la gloire.

Oui, l’Esprit prend son temps. Depuis près de deux mille ans, les chrétiens attendent que la puissance de la résurrection transforme toute la création lorsque le Christ viendra dans la gloire. Nous nous sommes habitués à cette attente, trop habitués : nous n’y pensons plus. Pourtant, l’Esprit nous travaille comme il a travaillé les premiers chrétiens. À travers nous, l’Esprit prépare ce jour de gloire. Habités par lui, nous nous ouvrons à cette transformation dans notre prière, notre engagement, notre témoignage, notre soif même du Royaume. Le temps entre la résurrection du Christ et son avènement dans la gloire n’est pas un temps vide, un temps d’absence ou d’attente passive. C’est plutôt un temps de cheminement, un temps de croissance et de purification, un temps où nous reconnaissons le Christ parmi nous dans sa Parole, dans son Pain de vie, dans les pauvres, dans nos frères et sœurs. Ce temps est notre temps, temps d’espérance et temps d’engagement.

Comme les Thessaloniciens, écoutons les mots de Paul. Ne soyons pas découragés. Soyons plutôt renouvelés dans notre courage et notre décision de marcher dans les pas du Christ, lui qui se dresse devant nous dans l’avenir, lui qui marche avec nous en ce temps présent.

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