vendredi 16 novembre 2012

Protestants et catholiques face à l'unique sacrifice

Lire Hébreux 10, 11-18

En 1517, un prêtre et moine allemand du nom de Martin Luther publia une série de thèses qu’il voulait proposer pour discussion publique. Ce fut le début de ce qu’on a nommé, par la suite, la réforme protestante. Aujourd’hui, les théologiens catholiques seraient d’accord avec plusieurs des propositions de Luther, mais à l’époque, elles provoquèrent une réaction défensive. La politique s’en est mêlée, des guerres ont éclaté et l’Europe occidentale fut divisée en deux : une partie catholique et une partie protestante.

Les deux groupes ont toujours été d’accord sur l’essentiel de la foi chrétienne, mais elles ne s’entendaient pas sur certains thèmes importants : la relation entre la grâce et la liberté humaine; les structures de leadership dans l’Église; le sens et le rôle des sacrements dans la vie chrétienne. De part et d’autre, on se réclamait de la Bible pour justifier sa prise de position.

C’est pourtant un bien mauvaise façon de lire et d’étudier la Bible : y chercher des arguments pour prouver les conclusions qu’on a déjà établies. Tel est le cas pour le dernier verset de notre texte de ce dimanche. Les protestants s’en servaient pour affirmer que la Messe ne peut pas être un sacrifice, puisque le verset affirme qu’on ne peut offrir d’autre sacrifice après celui du Christ. Les catholiques répondent que la Messe n’est pas un nouveau sacrifice, mais la représentation sacramentelle de l’unique sacrifice du Christ.

Pourtant, ce verset ne parle même pas de la Messe. Il parle plutôt de la relation entre l’unique sacrifice du Christ et les multiples sacrifices offerts par les Juifs au Temple de Jérusalem. L’auteur affirme simplement que le sacrifice du Christ mène tous ces autres sacrifices à leur perfection. Il veut convaincre ses lecteurs qu’en Jésus on atteint la plénitude de ce qui, dans le culte du Temple, était recherché et désiré. Ceux qui mettent leur foi en Jésus découvrent véritablement le pardon des péchés.

Sur ce point, catholiques et protestants sont pleinement d’accord : en Jésus seul pouvons-nous trouver la plénitude du pardon divin, la vie de grâce, la puissance de l’Esprit. Le désir de rencontrer Dieu, inscrit dans tout cœur humain, est enfin comblé dans la Pâque du Christ.

Unis dans cette foi proclamée au baptême, marchons ensemble, protestants et catholiques, vers le Seigneur. Travaillons à la reconstruction de l’unité perdue il y a cinq cents ans. Jésus a prié pour ses disciples : « Que tous soient un! » C’est en lui seul que nous trouverons la réponse à cette prière.

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