mercredi 10 avril 2013

L'agneau égorgé, toujours vivant!


Lire Apocalypse 5, 11-14

Il arrive dans nos rêves que des éléments contraires se conjuguent pour créer des effets qui nous désorientent. Je rêve que je suis dans les ténèbres, mais je peux aussi voir ce qui se passe. Je rêve que je me vois en train d’agir, mais en même temps, je ressens intérieurement ce qui m’arrive. Je rêve d’une personne qui est toute jeune, mais elle aussi très vieille. Ce qui est impossible dans la vraie vie devient possible dans les rêves.

Dans le rêve qu’il nous rapporte, saint Jean nous présente une telle figure contradictoire : un agneau égorgé qui se tient debout, vivant. Cet agneau a donc été tué en sacrifice, comme on le faisait au Temple de Jérusalem. Mais il est toujours vivant et se tient debout, en position de marche. Il est plein de vie; pourtant, il est mort.

Il se tient devant le trône où est assis « quelqu’un. » Autour du trône, il y a vingt-quatre anciens, des chefs de communautés. Il y avait vingt-quatre classes de prêtres dans l’Ancien Testament : le chiffre vient-il de là?

Devant le trône se trouvent quatre êtres qui ressemblent à des animaux : un lion, un jeune taureau, un aigle en plein vol, le quatrième ayant une face humaine. Chaque être a six ailes, recouvertes d’yeux : ils voient tout ce qui se passe. Représentent-ils tous les êtres vivants de la création?

Et voilà que des millions de millions d’anges se joignent aux anciens et aux quatre animaux pour proclamer la louange de l’agneau immolé. Encore plus, toutes les voix de l’univers, toutes les créatures « au ciel, sur terre, sous terre et sur mer, » se mettent à louer l’agneau et celui qui siège sur le trône.

Quelle scène majestueuse : une liturgie universelle où l’adoration se mêle à la louange, où le chant se marie à la poésie. Cette liturgie, à qui s’adresse-t-elle? À celui qui siège sur le trône, c’est-à-dire à Dieu, Seigneur et créateur de l’univers. Et à l’agneau immolé vivant, c’est-à-dire au Christ ressuscité, Seigneur et sauveur de l’humanité.

Ce rêve nous apprend que nos petites liturgies humaines sont liées à une réalité qui nous dépasse infiniment. Nos églises sont un reflet du ciel lui-même. Nos cantiques religieux sont des échos des chants des anges. Nos assemblées représentent l’immense masse des êtres qui, à travers l’univers entier, trouvent leur vie en Dieu et en son Messie.

Nous sommes déjà pris par le même mystère, nous sommes épris du même amour. Le ciel se glisse sur la terre et l’éternité est déjà commencée. Nos petites liturgies sont plus grandes que nous ne pouvons l’imaginer.

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